Un « Four peu banal ›› fut construit vers 1867 sur la terre de Lancosme.
Plus tard vers 1889 un auvent acheva l’édifice, qui protégea les fagots contre les intempéries. ll est situé au lieudit Claise, sur la D925, après le restaurant sur la gauche en direction de Vendoeuvres.
A l’origine, ce four à pain a été la propriété de M. Louis Crombez puis de la famille Lestrange.
Autour de ce four, M. Crombez a fait construire des maisons afin de loger ses ouvriers forestiers. Ce four était le cœur de Claise, il a fonctionné jusqu’en 1945 pour la fabrication du pain, pour la cuisson des fruits et même pour cuire des rôtis de porcs, andouilles, charcuteries ainsi que de bonnes galettes.
Par la suite, c’est la Commune de Vendoeuvres qui en devint propriétaire. En 1984, la Commune de Neuillay-les-bois a acquis ce four pour le franc symbolique M. Edmond PERRIN en effectue gracieusement la rénovation (140 h de travail) avec les 1500 tuiles offertes par M. Serge LAVAUX et les matériaux (ciment, chaux, faîtières) ont été financés par M. Désiré Bailly, alors Maire. Ms. R Grenouilloux, P Laurent et R Robinet ont aidé à parfaire cette restauration. Merci à tous les animateurs de cette rénovation réussie.
N’hésitez pas à vous arrêter lorsque vous allez sur Vendoeuvres.
Anecdote : En 1944, lors de leur passage à Claise, sous une pluie battante, des Allemands s’abritèrent sous le porche du four et firent du feu pendant toute la nuit pour se réchauffer. Malheureusement, le bâtiment très vétuste ne résista pas au « feu de petit bois ››. La toiture et une grande partie de l’édifice s’envolèrent en fumée.
Un peu d’histoire :
Banalités, dans la France médiévale et moderne, droits prélevés par le seigneur sur l’utilisation du four, du moulin et du pressoir de la seigneurie.
Répandues dans tout le royaume au Moyen Âge, les banalités sont l’une des caractéristiques du système féodal. A l’origine, le terme est dérivé du droit de ban, pouvoir souverain du seigneur sur ses terres à l’image de celui du roi sur le royaume. Protecteur de ses sujets, le seigneur met à leur disposition les équipements nécessitant de gros investissements et, en échange des droits que ceux-ci lui versent, doit en assurer l’entretien ainsi que celui des chemins permettant d accéder à son domaine.
Moulin et four sont des installations vitales pour les communautés paysannes dont le pain représente la plus grande partie de l’alimentation solide. Le système des banalités est également lié au régime communautaire caractéristique de I’économie rurale de l’Ancien Régime : de même qu’on partage les communaux, on partage l’utilisation du moulin ou du four à pain, ce qui donne au meunier, représentant du seigneur, une place considérable dans ces communautés. Afin d’asseoir son autorité, celui-ci interdit l’installation de fours ou de pressoirs privés.
Les banalités constituent, avec la gabelle, l’un des points sur lesquels se concentrent les mécontentements exprimés dans les cahiers de doléances de 1789. Effectivement, le seigneur a toujours largement utilisé ce droit seigneurial sans assumer systématiquement le devoir qui en découle (l’entretien des chemins et du matériel). De plus, ce contrôle sur l’activité de transformation des productions agricoles constitue une entrave insupportable, selon les philosophes et les physiocrates du XVIIIe siècle, à la liberté du commerce. Les banalités sont abolies, au même titre que les autres privilèges, et déclarées rachetables lors de la nuit du 4 août 1789
Sources : Encyclopédie Encarta et Gérard COULON (Chroniques du pays de Brenne)